Histoire d'eaux
➡️ Comprendre le cycle naturel de l'eau
Dans la nature une goutte d’eau réalise toujours le même circuit : on parle de grand cycle de l’eau ou du cycle naturel de l’eau.
L’eau des nuages tombe à la surface sur la Terre sous forme de pluie ou de neige.
Une partie de l’eau s’infiltre sous terre et se retrouve coincée dans des poches que l’on appelle nappes d’eau souterraines ou phréatiques. Il arrive que l’eau des nappes sorte naturellement du sol, au niveau des sources.
Une autre partie ruisselle dans les rivières et les fleuves, pour se jeter dans la mer ou des océans. L’eau des végétaux, des rivières, des fleuves, des mers ou des océans va alors s’évaporer sous l’action du soleil, pour former, après condensation, des nuages.
Et ainsi de suite …
➡️ Comprendre le cycle de l'eau domestique
L’eau est essentielle à l’Homme, pour toutes ses actions quotidiennes : pour boire, pour se laver, pour nettoyer, pour faire fonctionner les usines, pour arroser les champs et les espaces verts. L’Homme va donc chercher l’eau dans la nature pour s’en servir.
En ville et à la campagne, l’eau réalise un circuit que l’on appelle cycle de l’eau domestique.
Comment l'eau circule-t-elle dans notre département de l'Eure ?
➡️ Comment fonctionne une station de pompage ?
Dans la station de pompage, l’eau des nappes est remontée à la surface de la terre grâce à une pompe. La pompe sert à aspirer l’eau. Elle est mise en route selon les besoins en eau des villes et des villages.
Une fois pompée, l’eau est analysée et traitée.
On vérifie d’abord l’eau de la nappe : c’est obligatoire de regarder si l’eau brute est conforme aux Lois de la France et de l’Europe.
On ajoute ensuite du chlore à l’eau. Le chlore permet de tuer les bactéries qui se trouvent dans l’eau. On en met un tout petit peu, on parle d’une unité appelée particules par million : c’est comme si l’on mettait une goutte de chlore dans un million de gouttes d’eau ! C’est peu mais suffisant pour avoir de l’eau potable au robinet. On vérifie minute par minute la quantité de chlore qui est ajoutée à l’eau.
Une fois chlorée, l’eau est devenue potable. Elle est alors à nouveau analysée. On regarde si l’eau est aux normes de qualité fixée par la France et par l’Europe.
➡️ A quoi sert un château d'eau ?
Après la station de pompage, l’eau potable va jusqu’au château d’eau, en passant par des canalisations d’eau potable. Le château d’eau a deux rôles : il permet de stocker l’eau et il nous permet d’avoir de la pression au robinet.
L’eau potable est stockée en haut du château d’eau, dans un réservoir. Le réservoir est rempli d’eau. C’est grâce à lui que nous pouvons avoir de l’eau au robinet tous les jours, à toute heure de la journée.
Lorsque nous ouvrons notre robinet au maximum, on peut voir que l’eau coule très vite et en grande quantité. C’est ce que l’on appelle la pression. Le château d’eau doit être plus haut que les maisons pour avoir de la pression au robinet, mesurée en bar. C’est pour cela que, dans l’Eure, on voit facilement les châteaux d’eau !
➡️ Où va l'eau usée après les maisons ? Et comment les eaux usées arrivent-elles à la station d'épuration ?
Les eaux usées sont collectées en assainissement collectif, si ta maison n’a pas de fosse septique et que la ville dans laquelle tu habites est dotée d’une usine appelée station d’épuration. Dans cette usine, l’eau traverse plusieurs bassins pour être nettoyée et devenir propre, avant d’être rejetée à la rivière.
En ville et dans certains villages, les eaux usées partent de la maison en passant par les égouts. On dit que les maisons sont raccordées ou branchées au réseau public d’assainissement. Sous les routes, les égouts sont formés par des canalisations de tailles et de matériaux différents.
Les canalisations suivent généralement la pente pour arriver facilement à la station d’épuration : le système est gravitaire. Des postes de relevage peuvent être nécessaires pour faciliter l’acheminement des eaux usées, en cas de reliefs. A ces endroits, un panier récupère des déchets grossiers que l’on ne devrait pas retrouver dans l’eau, comme les couches ou les lingettes !
Les eaux usées arrivent ensuite à la station d’épuration, où les eaux sont nettoyées avant de repartir dans la rivière.
Des agents d’exploitation entretiennent tous les jours les canalisations pour vérifier si tout fonctionne correctement. Ils vérifient aussi les fuites et réparent les canalisations cassées.
➡️ Comment fonctionne une station d'épuration ?
➡️ Tout le monde est concerné par la protection de l'eau
A la ferme, les agriculteurs peuvent cultiver des céréales ou des légumes un utilisant raisonnablement de l’azote.
Dans les entreprises, du matériel existe pour ne pas polluer l’eau, lorsque l’on pratique une activité industrielle ou artisanale à risque.
Dans les villes, les espaces verts peuvent être fleuris et entretenus sans aucun produit phytosanitaire (même ceux d’origine naturelle).
Dans la maison, il faut surveiller son assainissement individuel et s’assurer que la fosse septique ne déborde pas, pour ne pas polluer l’eau.
Dans le potager, il est possible de jardiner sans pesticides et de réduire sa consommation d’eau en utilisant l’eau de pluie !
Protéger les aires d'alimentation de captages
Je suis parfois confronté sur mon territoire à une présence significative de nitrates (azote utile à la croissance des végétaux d'origine naturelle ou non), de pesticides (substances chimiques autorisées de protection des cultures pour lutter contre les insectes, mauvaises herbes, champignons) ou d'autres polluants (tels les polluants éternels dit PFAS souvent d'origine industrielle).
C'est pourquoi, des dispositions sont prises pour limiter la présence de ces produits. Cela est notamment possible grâce au fait que tous mes points de captages sont interconnectés permettant ainsi de mélanger et diluer les eaux brutes prélevées. En complément, je dispose aussi d'une usine de dénitrification, située à Sylvains-les-Moulins, qui permet de traiter différents polluants (notamment les nitrates et les produits de dégradation des pesticides) ainsi que la turbidité (eaux troubles du fait de matières en suspension). Tout cela permet de garantir aux usagers une distribution d'eau conforme aux normes de potabilité.
Par ailleurs, des lois et règlements sont en vigueur pour protéger mes ressources en eau. Ainsi, des D.U.P. (Déclarations d'Utilité Publique) ont rendu obligatoires des périmètres de protection autour de l'ensemble des forages d'eau destinée à la consommation humaine.
En complément de ces périmètres de protection, deux Zones de Protection des Aires d'Alimentation de Captages, aussi appelées Bassins d'Alimentation de Captages (BAC), ont été définies par arrêtés préfectoraux pour 3 de mes points de captages :
➡️ le BAC de Coulonges et des Chérottes près de Damville sur une superficie de 17.500 hectares
➡️ le BAC des Barrières Rouges près de Breteuil sur une superficie de 2000 hectares
Ainsi, un programme d'actions agricoles est en place sur le BAC de Coulonges et des Chérottes depuis 2013 et le sera prochainement sur le BAC des Barrières Rouges afin notamment de réduire les polluants d'origine agricole et plus particulièrement les nitrates.
Les nitrates sont, en effet, une préoccupation majeure sur mon territoire comme peuvent l'être aussi certains produits de dégradation de différents pesticides, qui sont tous réglementés en termes de présence maximale dans l'eau potable. C'est pourquoi je surveille la présence de ces produits en permanence comme "le lait sur le feu" qui sont aussi suivis par les instances officielles telle l'A.R.S., l'Agence Régionale de Santé, par des analyses régulières et publiées.
Mais différentes autres actions sont aussi conduites afin de sensibiliser les différents acteurs (élus, agriculteurs, industriels, familles, élèves des écoles, ...) et de prévenir toutes sources de pollutions. Citons-en quelques-unes à titre d'exemple :
➡️ encourager l'amélioration des pratiques agricoles telle la mise en place de couverts végétaux entre deux cultures pour réduire les reliquats azotés,
➡️ étudier et encourager la mise en place de cultures à bas niveaux d'intrants,
➡️ végétaliser certains espaces publics,
➡️ rencontrer les entreprises et diagnostiquer leurs activités en termes d'eaux usées,
➡️ informer et former les scolaires pour comprendre les cycles de l'eau,
➡️ effectuer des cycles de formation à l'adresse des élus des collectivités,
➡️ participer à des opérations "grand public" de sensibilisation aux problématiques de l'eau,
Autant d'actions et d'initiatives qui sont de nature à répondre à l'objectif de qualité de l'eau et à préserver cette ressource précieuse. Mais, il m'appartient, en lien avec les organismes officiels et compétents, de veiller à ce que ces actions soient non seulement réalisées sur la durée mais aussi porteuses de résultats.